Hamburger Games, The Harvard Lampoon
Présentation
Vivre ou mourir, il faut choisir.
Que les Hamburger Games commencent !
Le jour où Capriss Kidordine remplace sa sœur pour participer aux Hamburger Games – l’émission la plus regardée après Les Maçons du cœur – elle ne sait pas dans quoi elle vient de mettre les pieds. Élevée dans le district du télémarketing, Capriss est mal préparée au combat à mort qui l’attend dans l’arène. Sa survie dépend d’un choix crucial : s’allier à un loser à croquer, Pita Mellagomme, ou rester fidèle à un tombeur super sexy, Herpès Bogosse.
Armée de son arc, la jeune fille lutte pour être la dernière concurrente sur le champ de bataille. Et c’est pas ce fichu couteau planté dans son front qui l’en empêchera !
Un suspense insoutenable, de la romance avec des miettes de pain dedans, de la violence gratuite, des enfants affamés, des adultes largués et des cadeaux suggestifs (graouh) : tous les ingrédients sont réunis pour faire de Hamburger Games une histoire hilarante, sur place ou à emporter.
8.5/20
Chronicle
Voici le premier livre qui ouvre le challenge #LaListeÀPapa ! Faut dire que cette lecture tombe bien car cette semaine, j’ai appris la sortie prochaine au cinéma de l’adaptation de The Ballad of Songbirds and Snakes, le préquel de Hunger Games. Du coup, moi, je n’ai pas lu le préquel mais la parodie ! Je m’attendais à ce que ce soit super drôle et léger. En plus, j’adore le titre, il est trop bien trouvé et met dans l’ambiance 🍔🍔
Dommage que seuls lui et la couverture aient été à la hauteur de ce que j’imaginais. Ça va paraître un peu superficiel mais le “Harvard“ de The Harvard Lampoon m’avait suggéré une parodie élaborée dont l’humour serait fin et malin. Ce fut littéralement le contraire. En commençant le livre, je m’attendais donc à des drôleries au fil des pages mais, au lieu de ça, j’étais plus surprise par ce que je lisais que morte de rire. Y’a notamment un passage au tout début ou Capriss (= Katniss) et Herpès (= Gale) vont chasser et où :
« — Réaction ! hurle une voix.
Je tourne la tête à l’instant précis où une flèche me frôle en sifflant pour se planter dans l’arbre le plus proche de ma tête. C’est Herpès.
— Non, toi, réaction ! dis-je en le poignardant à la jambe.
Il extrait la lame, et on rigole à se taper le cul par terre. »
Humm, okay ? Je m’attendais à quelques excentricités mais pas à ça. Les personnages peuvent être aussi farfelus qu’ils veulent ou même bêtes, personne ne serait aussi joyeux qu’on le poignarde. Pour moi, c’était important dans cette parodie de rester réaliste parce que la trilogie originale se passe dans un monde qui est lui-même archi réaliste. Fonder son humour sur des actions absurdes comme celle-là, premièrement c’est trop simple et deuxièmement, bah c’est même pas drôle. L’absurde, c’est drôle, mais faut savoir le maîtriser ce qui n’est pas le cas ici.
En fait, faut adhérer à l’humour. Soit on rentre dedans ou soit on n’y rentre pas. J’ai essayé d’y rentrer mais il faut faire attention à ne pas être lourdingue. Voilà, si j’avais un mot pour résumer ma lecture, ce serait lourdingue. C’est pas drôle, c’est bizarre, c’est méchant et fondamentalement absurde. C’est pas comme ça que je définis l’humour. Là, c’était un peu ridicule, pas vraiment accrocheur.
Les personnages sont tous trop loufoques pour qu’on s’y attache, pour peu déjà qu’ils nous intéressent. Capriss et ses réactions face à la Taiseuse sont trop bizarres. J’vois l’effet comique que l’auteur a voulu créé mais, non, ça ne marche pas, au contraire même, c’est juste très chelou. Puis les styleurs qui déshabillent Capriss à chaque fois, c’est quoi le sous-entendu ? C’est censées être des agressions sexuelles ?
Et en parlant des styleurs, j’ai été super déçue du traitement du personnage de Cinna aka Cinnatra dans Hamburger Games. Le moment où Cinna se fait tabasser par les Pacificateurs devant les yeux de Katniss impuissante et prisonnière dans son tube qui remonte à la surface est genre une des scènes les plus mythiques de la trilogie ! À mon avis, cette scène aurait clairement dû être parodiée car elle a un vrai potentiel humoristique mais non, il ne se passe juste rien, Cinnatra lui dit bye et on passe à autre chose. Vraiment dommage.
Dans le même style on a aussi cette scène dans Hunger Games où une des dernières concurrentes meurt en mangeant les baies que Peeta avait cueilli sans savoir qu’elles étaient empoisonnées. Dans cette version, la petite, qui s’appelle Face-de-Rat,
voir le spoil
meurt en mangent les cailloux que Pita avait ramassés. Donc, si je comprends, elle se suicide ? Dans ce cas, pourquoi avoir cherché à survivre jusque-là ? Je sais, tout est absurde donc ça ne sert à rien de poser des questions mais quand même, c’est très nul comme fin.Comme aussi le chiatik qui meurt à la fin du chapitre 8. Comment est-il mort ? Qui le tue ? Parfois, on a juste des éléments aléatoires qui arrivent, comme ça, puis, c’est tout. Pour moi, c’est un grand non.
Petite question aussi sur le Passificateur-que-ça : ça veut dire quoi ? À quoi fait référence le que-ça ? Peut-être que dans la version originale, ils s’appellent les Pacificateur-just-that ? Puis, dans tous les cas, ça veut dire quoi ? Une question qui restera sans doute à tout jamais sans réponse.
Tout de même, dans cette cent cinquantaine de pages, il doit bien avoir au moins un truc que j’ai trouvé drôle ? Eh bien, oui ! C’est le programme de « Réinsertion professionnelle pour Félons ». Ça, c’est de l’humour en plus d’être une initiative solidaire vraiment géniale ! C’était drôle et ça permettait de découvrir un petit côté de la vie en société dans le Capital. Ça montrait à quel point les Hamburger Games sont absurdes et ça, c’est cool. Enfin de l’absurde qui est drôle.
J’pense qu’il y avait de quoi faire une super parodie de Hunger Games. Ça aurait été génial d’avoir une Capriss sarcastique et déprimée par exemple, un président Snow comme ultime caricature du vilain de dessin animé, un Capital où tout est absurde ou même le contraire, où tout est sobre, gris et sévère, et des Jeux qui seraient par exemple, pas forcément fatals pour les tributs mais pensé autrement. J’suis sûre que j’aurais mille fois mieux réussi l’exercice si j’avais voulu écrire une parodie de cette histoire que les cerveaux de The Harvard Lampoon. La performance est quand même assez naze, je devrais peut-être passer à Harvard leur donner des conseils de réécriture. Ils en auraient bien besoin car aussi court soit ce livre, je l’ai trouvé long à lire, un peu chiant et pas spécialement drôle car le grotesque n’est pas maîtrisé. Une parodie, c’est censé être divertissant, on est d’accord ? Je trouve qu’on est un peu loin du compte. En somme, une lecture sans grand intérêt qui ne m’aura pas apporté grand chose sinon une petite envie de reregarder Hunger Games.
Les extraits que j’ai choisis

Heymec rapproche sa chaise de celle de Pita et de la mienne.
— OK, les jeunes, l’entraînement commence demain, dit-il. Faudra tout donner pour impressionner les Manitous, ils seront à l’affût.
Les Manitous sont les personnes responsables de l’organisation des Hamburger Games. Ils prévoient tout, de l’emplacement de l’arène au temps qu’il y fera, en passant par le look de la jaquette du DVD des Jeux, édition spéciale, qui sortira quand tout sera terminé. Il est important de les impressionner.
— Capriss, il paraît que tu es douée avec un arc et une flèche. Pita, il paraît que tu es un garçon sympa. (L’intéressé le regarde avec insistance, attendant sans doute des louanges plus concrètes.) Bon, bonne nuit, conclut Heymec en se levant.

— Tu as déjà une expérience en camouflage ?
— Je suis le décorateur attitré des gâteaux dans la boulangerie où je travaille, répond fièrement Pita.
— Aucune expérience, donc. (Sans lever les yeux de sa tablette, l’instructeur coche une case.) Pigé.

Un Passificateur-que-ça me dit de me tenir tranquille et me plante une aiguille dans le cou.
— Aïe !
— Chuut… C’est juste un traceur, pour que le Capital sache à tout instant où tu te trouves, explique Heymec pour me rassurer.
— Mais ils l’enlèvent après les Jeux, hein ? Partant du principe que je revienne au Capital dans le cadre d’une révolution secrète… Simple hypothèse, naturellement. Est-ce qu’ils seraient en mesure de me localiser ?
— Bien sûr que non ! réplique le Passificateur-que-ça, outré. Le Capital a très à coeur de garantir votre intimité, dans ce cas bien précis. Vous avez des droits, vous savez.
Je pousse un soupir de soulagement.

À l’instant précis où je prononce ces mots, une pluie de parachute argentés emplit la clairière à l’extérieur de la grotte. Heymec nous a envoyé du champagne, des huîtres, des fraises couvertes de chocolat, des bougies (non parfumées), des bougies (au rustique parfum de cèdre), un quatuor à cordes, un jacuzzi en forme de cœur et un poste de télé qui diffuse la scène de La Belle et le Clochard où les deux chiens mangent des spaghettis et s’embrassent.
Le quatuor à cordes cesse subitement de jouer. Le violoncelliste se penche vers moi et me dit :
— Excuse-moi, Capriss. Je suis Heinrich, l’un de tes plus grands fans. Bref, Heymec a dit que ce genre de chose risquait d’arriver et il m’a demandé de te transmettre ce message : « Embrasse Pita. »
Késako ?! me dis-je. Je n’ai encore jamais embrassé un garçon. Les bisous ne m’ont jamais traversé l’esprit. Mais si Heymec, ce vieux pervers dégueulasse qui n’a manifestement pas mes meilleurs intérêts à coeur, veut que je fasse quelque chose de sexuel en direct à la télé, il vaut sans doute mieux que j’obtempère.
